Je vais me faire l'avocat du diable:
Moi aussi ca m'Ă©nerve de voir des gars se faire flasher Ă Â 82km/h au lieu de 80, mais prenons l'exemple inverse:
si ton gosse se fait faucher en ville par un gars Ă Â 70, tu seras le premier Ă Â hurler: Pourquoi les flics ont rien fait?!!
On ne peut pas exiger plus de sécurité sur la route sans avoir en contrepartie des contrà ´les qui se multiplient...
Perso je préfà ¨re qu'ils empechent certains tunings dangereux plutà ´t que de fermer les yeux...
Juste un ptit lien pour mémoire, le tuning c'est pas sans risque:
http://www.chez.com/jacky/ , onglet "The J Files". En voici un extrait:
Un interne du SAMU nous raconte l'une de ses (trop) nombreuses séances de ramassage de Jacky à  la petite cuillà ¨re ... déconseillé aux à ¢mes sensibles ...
Voilà  , je suis médecin (encore en formation, ce qu’on appelle un interne) et des Jackys j’en vois beaucoup (du moins ce qu’il en reste quand j’arrive), car je travaille au SAMU.
Mais voici l’histoire que je veux vous conter :
C'est l’histoire de Mr Blaireau, car c’en est un beau, et de tous les gens auxquels il a nui en une seule seconde. Mr B possà ¨de bien sà »r une voiture de Jacky, car c’en est un beau aussi, accessoirisée juste comme il faut pour qu’il ne puisse plus jamais se la faire voler : peinture atroce (jaune fluo stabilo), suspensions surbaissées, jantes de mauvais goà »t, bidouilles qui pendouillent, pot « William-Saurin », extincteur, sono démentielle, barre de « sécurité », etc ... C’était une Ford Sierra, je crois (ce fut, pour reprendre une de vos expressions favorites).
Un jour il décide de partir en vacances avec sa femme dans cette mà ªme voiture, assez loin (900 bons kilomà ¨tres au bas mot). Et des vacances à §a ne s’improvise pas : on a beau à ªtre quâ€™à  deux, 600kg (véridique !!!)de bagages à §a suffit tout juste et la remorque, mà ªme pas la peine d’y penser, ce serait nuire à  l’esthétique et à  l’aérodynamique de la Ford Sierra qui sont proches de la perfection comme chacun sait.
Chargé comme un cargo, il s’élance pour un périple nocturne de plusieurs heures sous la pluie et trà ¨s vite en plus parce que, merde, l’Espagne c’est pas tout prà ¨s et qu’il aimerait plonger une tà ªte à  la Costa Brava dans la matinée. Putain, il a pas peur, c’est pas un pédé aprà ¨s tout. On aimerait croire qu’il ait effectué les contrà ´les d’usages du véhicule avant de partir (pneus, huile, phares, etc ...) mais c’est peu probable. Oh, y a bien des petits bruits de-ci de-là  , des « petits oiseaux » dans le chà ¢ssis mais à §a il a l’habitude, il connaà ®t sa voiture Mr B.
Il roule, il roule, il roule, traverse plusieurs départements. Obsédé par le crachement de sa pseudo HIFI et le hurlement de son pot trafiqué, il n’entend pas le petit bruit annonciateur des ennuis à  venir et quand il s’arrà ªte à  la station service pour ses clopes et son café, il ne repà ¨re pas plus la fumée qui s’échappe probablement déjà  de l’arrià ¨re du véhicule.
En repartant, trop occupé à  chercher une mauvaise radio, il ne rattache pas sa ceinture. Quel dommage, vraiment ...
Nous sommes maintenant au petit matin et dans mon département. De nombreux kilomà ¨tres et pas mal d’heures derrià ¨re lui, il ne ralentit pas pour autant : environ 140 km/h sur cette nationale réputée dangereuse (nationale 7). Et c’est à  ce moment précis que tout bascule !
Le bruit qui aurait du l’alerter, c’est celui du flanc du pneu arrià ¨re gauche qui n’a pas cessé de frotter contre la structure de la voiture depuis qu’il est parti, parce qu’il a des suspensions surbaissées devenues inefficaces avec un tel chargement : l’inévitable se produit, le pneu éclate d’un coup, à  140 km/h dans un virage à  droite. La voiture part en tà ªte à  queue pour se placer dans la trajectoire d’un minibus remplis d’adolescent (eux aussi en vacances avec un organisme) venant en sens inverse. Lequel ne peut éviter le bolide jaune fluo (bien voyant, en tout cas) et le percute de plein fouet, soit un choc à  vitesse cumulée de 230 km/h, avant de finir sur le flanc dans le fossé 30 mà ¨tres plus loin ...
La Ford Sierra n’est plus que la ruine de la ruine qu’elle était et seule subsiste la cabine, non pas grà ¢ce à  la barre de sécurité comme vous allez le comprendre, mais parce que c’est une bonne voiture dans le fond.
Bilan :
- la femme du Jacky a eu la tà ªte littéralement défragmentée par la barre de sécurité, qui n’en était pas une parce que fixée avec deux pauvres vis modà ¨le « j’accroche un tableau au mur », laquelle s’est tout simplement détachée sous la pression du choc pour devenir une batte de base-ball juste à  hauteur de visage humain. Je pense qu’elle n’a pas eu le temps de souffrir. C’est pas plus mal qu’elle soit morte j’ai pas eu besoin de compter ses fractures ...
- le conducteur du minibus est mort sur le coup. (3 enfants et une femme, tout de mĂ ÂŞme.)
- 14 ados plus ou moins gravement blessés (contusions, fractures, luxations diverses, traumatismes du rachis, traumatismes crà ¢niens, paralysies passagà ¨res)
- une grand-mà ¨re choquée dans sa ferme, à  300 mà ¨tres de là  . (Elle s’en est remise, pas d’inquiétude.)
- le meilleur pour la fin : on a vu 39 fractures à  la radio chez Mr B (autopsie oblige), dont une fracture du rachis avec section de la moelle épinià ¨re en L1 (paraplégie définitive) probablement causée par l’extincteur qui n’était pas fixé sur la banquette arrià ¨re ; la moquette du volant n’a pas amorti le choc avec le thorax qui a entraà ®né une déchirure de la base des deux poumons ainsi qu’une perforation du ventricule droit du coeur (par l’appendice xiphoà ¯de du sternum pour ceux qui connaissent) ; le foie et la rate ont explosé ; le crà ¢ne a éclaté en 3 morceaux contre le pare-brise, répandant sa matià ¨re grise et blanche sur le tableau de bord (ils me la donnent toujours, je vous dis) ; son bras gauche sectionné a été retrouvé quelques heures plus tard, accroché aux débris de la calandre du minibus.
C’est sans doute un des plus beaux cadavres que j’ai jamais rencontré, tout droit sorti de « DOOM ».
VoilĂ Â , tout est dit.
Avis aux amateurs de tuning sauvage : j’espà ¨re en avoir refroidi l’un ou l’autre, il n’est jamais trop tard pour changer sa faà §on de voir les choses.